Trois amies de Chateaubriand
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48 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND
de la rue Plumet. Pauline de Beaumont l’entendit hurler,réclamer la tête du ministre. Cette horde tâcha d’envahir la maison et déjà elle s’apprêtait à y mettre le feu, lorsqu’arrivèrent, libérateurs de hasard ou de providence, quatre commissaires de l’Assemblée. Celle-ci, on ne sait comment, avait en fin de compte déclaré « irréprochable » la conduite de Montmorin. Obéissante, la foule s’en alla; mais elle conservait sa rancune?,
A partir du moment où la Législative s’installa, Montmorin fut perdu. Le 31 octobre, il vint bre son rapport relatif à la situation où était la France vis-à-vis de l’étranger, — son «testament politique ». Ce sont des pages de hautaine et digne mélancolie. Les journaux sans-culottes flétrirent « le discours endormeur du renard Montmorin, prononcé devant nos imbéciles représentants? ».
Le 20 novembre, il donna sa démission. Il était resté au pouvoir dans l'intérêt du roi; il se retira de même et il continua de travailler pour son maître. Avec quelques amis, il constitua une sorte de conseil secret qui brava le péril quotidien.
On se réunissait d'habitude chez Montmorin. Pendant l'été de 1792, les réunions furent de plus en plus fréquentes, audacieuses et inutiles.
Pauline de Beaumont voyait arriver, les uns après les autres, sombres, attentifs et taciturnes, M. de Malesherbes, M. Bertrand l'ancien ministre
4. Frénéric Masson, Z. L., pp. 95 et suiv. 2. Frépéric Masson, L. L., p. 117.