Trois amies de Chateaubriand

PAULINE DE BEAUMONT 87

Mme de Beaumont. M. Chédieu de Robethon se demande s’il ne s’agit pas de Delphine de Custine 1... D'ailleurs, il ne laffirme pas. En faveur de cette hypothèse, j’ajouterais volontiers que « nos amis » convient beaucoup mieux à Mme de Custine, à son fils, et que sais-je? au précepteur du jeune Astolphe, qu'à Mme de Beaumont, qui, elle, voyagerait seule. Ce n’est qu’une hypothèse. Mais n’oublions pas que, de tous les amis de Chateaubriand, Chênedollé paraît avoir été, — l’année suivante, au plus tard! — le seul confident des amours de Delphine et de René... Ce n’est pourtant qu’une hypothèse... Alarmante!... Et nous avons pitié de Pauline de Beaumont. «T4

Chaque fois que Chateaubriand fut nommé à quelque poste diplomatique, il eut beaucoup de peine à partir. Même, une fois, il ne partit pas du tout. C’étaient, en général, ses attachements de cœur qui le retenaïent à Paris. Au mois de mai 1803, il aimait Delphine de Custine et il était aimé de cette jeune femme ainsi que de Pauline de Beaumont. Ses lettres donnent à penser qu’il ne s’en alla point avec un plaisir sans mélange,

Dans les Mémoires d’outre-tombe, il écrivit : « J’aurais peut-être encore reculé, si l’idée de Mme de Beaumont n’était venue mettre un terme à mes seru-

41. É. CHÉDIEU DE ROBETHON, Chateaubriand et Mme de Custine (Paris, 1893). |