Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits
XVI PRÉFACE
petits théâtres ? Il faut caser tout cela ; voyant la société par terre, tous aspirent au premier rang, les convoitises sont lasses de se contraindre et les appélits sont exigeants.
Voilà le monde étrange qu’on doit reconstituer si l’on veut peindre la révolution ressemblante, car la place qu'il s'y arrogea fut immense.
Le 8 floréal an IIL, le théâtre de la Cité annonçait une comédie de Ducancel, l’Zntérieuwr des Comités révolutionnatwres. La salle était comble; le rideau se lève: et, au lieu des législateurs et des proconsuls qu'il attend, le public voit entrer sur la scène, vêtu de la carmagnole de rigueur, Aristide, ancien chevaher d'industrie, président du Comité ; surviennent Caton, ancien laquais escroc, et Scévola, coiffeur, membres du Comité, que suit Torquatus, rempailleur de chaises, également membre du Comité; ces farouches imbéciles pérorent, discutent, trafiquent de la vie des gens, empochent des assignats saisis, dressent des listes pour le bourreau, falsifient desinterrogatoires, mentent, larronnent, dénoncent, proscrivent... Toute la