Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits
PRÉFACE XV
et, derrière eux, montait une horde de déclassés faméliques, prêts à tout, qui, tandis que péroraient les grands hypocrites, retournaient bravement leurs manches et se mettaient à la besogne. Ils étaient ce qu’on appelle en terme de coulisses des utilités. Et, comme dans les pièces de l’ancien répertoire où se trouvait toujours un personnage de second plan, montrant grossis et caricaturés les travers du premier. rôle, ceux-ci reflétaient cyniquement les aberrations de leurs chefs de file : l'incapacité ambilieuse, la haine féroce de l’ordre et de la liberté, le culte de la force brutale.
Ils arrivaient à la curée, insatiables et nombreux, ces fils de Figaro qui n'avaient de leur père que les vices : ils prenaient possession, comme d’une terre conquise, de ce « doulx et plaisant royaulme de France ».
Etse représente-t-on ce qu’un bohème comme Fabre d'Églantine, par exemple, s’installant à la Chancellerie, doit traîner derrière soi de connaissances de café, d'amis recrutés dans les tripots, de relations ébauchées dans la claque des
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