Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits
UN GENTILHOMME D'AUTREFOIS dE
se confina dans son château, boudant le monde, vivant dans une retraite farouche : il ne fut même pas informé de la disparition de son neveu, qui, le même jour, avait quitté Paris et, d'une traite, avait couru s’enfermer à la Trappe, bien résolu à y finir ses jours.
__ Sans doute, mon frère, c'est Dieu que vous cherchez? lui dit dom Lepé, père portier du couvent, lorsqu'il se présenta.
_ Non, répondit brusquement la Rouërie, ce sont les hommes que je fuis!.
Mais le hasard voulut que le comte de la Belinaye, chassant, quelques jours plus tard, aux environs de Soligny, rencontra les moines du couvent qui travaillaient dans les champs. Il s’approcha de l’un d'eux pour demander son chemin et pensa tomber de surprise. Sous le capuchon de bure il avait reconnu son neveu ! On s’explique ; le jeune homme fait part de ses déboires amoureux : une fille d'opéra l'a repoussé par un scrupule inexplicable. — Son nom?
— C'est la Beaumesnil.
La Belinaye comprend : sa maitresse a voulu lui rester fidèle ; un si beau trait enflamme son imagination ; il se reproche son injustice, entraine le
1. Biogruphie bretonne, par Levot.