Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits
UN GENTILHOMME D'AUTREFOIS 19 Mais le marquis de la Rouërie se présenta et, après d'assez longues hésitations de la part de M:° de Saint-Brice, — hésitations motivées par le souvenir de la jeunesse désordonnée du soupirant, — il fut agréé!, et le mariage eut lieu au château de Saint-Brice, le 22 décembre 1785: le marquis était assisté de sa mère, de son fidèle Chafner et d’une de ses cousines, M'° Thérèse de Moëlien de Trojoliff, qu'il affectionnait ?.
L'union ne ‘fut pas heureuse : après trois mois de mariage, la marquise de la Rouërie, dont la santé était délicate, fut prise d’une maladie de langueur. On appela pour la soigner un jeune docteur du bourg de Bazouges-la-Pérouse, nommé Chévetel, fils d’un médecin honorablement connu
1. La brochure citée précédemment (Antrain el ses Environs) contient cette indication singulière : « La marquise de Saint-Brice consentit au mariage, après avoir payé à M. de Parny un dédit assez considérable. »
2. Les futurs adoptèrent par contrat le régime de la communaulé, suivant la coutume de Bretagne, avec les modifications suivantes : la communauté commencera au jour du mariage et non pas après un an et un jour ; en sonf exclues les dettes que les futurs peuvent avoir contractées avant le mariage, les successions futures et 24.000 livres de mobilier-provenant à la future épouse de la succession de son père. — En cas de prédécès du futur époux, la future épouse prélèvera hors part sa garde-robe, ses bijoux, un équipage attelé de six chevaux et les habits de ses domestiques. Elle jouira du douaire d’une rente annuelle de 6.000 livres. En cas de prédécès de sa femme, le futur prélèvera sa garde-robe, ses bijoux, ses armes, habits de ses domestiques, ses équipages et six chevaux. — Archives du château de Bonabri (Côtes-du-Nord), Du Cleuziou.