Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues

D’'ANTRAIGUES ET SES ENNEMIS. 131

inspirée par Napoléon et rédigée par Dulaure (1). Le seconds accusaient tout bas ce conspirateur sournois qui avait poussé et sacrifié Favras, pleuré hyÿpocritement Louis XVI et surtout Louis XVII. Il est fâcheux que les papiers de Malesherbes aient été détruits ou n'aient pas été retrouvés jusqu’à présent; ils eussent apporté un élément solide, authentique, à la discussion d’une question qui appartient encore au domaine de la légende. D’Antraigues savait évidemment la vérité à cet égard; peut-être, par respect insurmontable pour la royauté, n’a-t-il pas osé dire dans quelle mesure le roi était coupable; peut-être aussi, dans la profondeur de son ressentiment contre lui, s'est-il abstenu de révéler l’inanité des accusations.

(1) Lettre de Rousseau au rédacteur du Moniteur. (Moniteur du 30 germinal an VI.) — Duraure, Causes secrètes des excès de la Révolution. Paris, 1815, broch. in-8° de 1%% pages.