Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues
A VIENNE. — RAZOUMOVSKI, CHAMPAG\Y (1800-1802). 207
des moyens à nos enfants de lui faire sentir la nécessité d'être juste. |
D’ANTRAIGUES. — Oh! monarchie absolue et moyens d'en réprimer l'abus, c’est un chemin pire que ceux qui nous ont abusés en Vivarais.
CuauPpaGnr. — Oh!non..., il sera possible de prévenir les grands excès par des assemblées provinciales et départementales, c’est-à-dire que plusieurs départements reformeront les anciennes provinces. Ces assemblées administratives enverront des députés pour former l’Assemblée nationale en deux chambres, la noblesse et le clergé dans une, les communes dans l’autre. Cette assemblée, de deux cents personnes au plus dans chaque chambre, sera un frein suffisant aux plus grands abus... Cet avis est celui de la majorité du Sénat conservateur, qui doit subsister comme corps intermédiaire..…., car pour les parlements on n'en veut plus, et j'en suis fâché, car je suis
parlementaire. D’AXTRAIGUES. — Mais quand vous en serez venus là après la mort de Bonaparte, où prendrez-vous un roi? CuaupaGxy. — Cela n'est ordinairement pas si difficile
à trouver. Il faut que la charte qui le fera roi soit assez puissante pour que nous soyons bien avec un roi de médiocre talent. Il faut avant tout qu'il y ait un homme de fer pour aplanir les difficultés, et plusieurs trouvent que Bonaparte est cet homme-là.
D'AnrralGues. — Eh bien!... supposons Bonaparte devenu inutile, ou mort, ou assassiné! Croyez-vous que l'on puisse revenir à Louis XVIII?
CuampaGxy. — Oh! quel caractère connaissez-vous à cet homme faux et lâche? Je vous déclare que je n’en parlerai jamais sans passion..., mais n'importe, vous l'avez vu, vous l'avez servi, il vous a trahi, maltraité