Un collaborateur de Mirabeau : documents inédits

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XLII

415 novembre 1790. — Sur le duel.

J’envoie reprendre le discours que vous avez choyé avec tant de bonté et je vous salue bien

cordialement. M. Lundi.

On a hier pris aux Jacobins la résolution d’aborder dans l'Assemblée nationale la question du duel. Il ne manquera pas sur cela d’orateurs à lieux communs. Si vous aviez réfléchi plus qu’en général sur cette question dans ses rapports politiques, et surtout si vous aviez l’idée d’une loi qui attaquât le préjugé plus en législateur qu'en bourreau, qui dégradât l’homme plutôt qu’elle ne le punît, qui en un mot se saisit de l'opinion plutôt encore que du coupable, vous me rendriez un grand service de m’enrichir de votre pensée et de ses développements. Autrement je ne parlerai pas sur cette question banale, où la difficulté n’est pas de discourir, mais de statuer.