Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)
cachait un sens véritable de la politique. Pour s’en rendre bien compte, il est nécessaire de séparer nettement l’homme de la pensée. C’est celle-là seule que nous étudierons ici.
Les idées de Gentz ont souvent occupé les historiens et les littérateurs qui ont étudié le premier tiers du XIXwe siècle en Allemagne, et on s'entend en général pour rendre justice à son intelligence et à son talent. Dans ces derniers temps, une étude d'ensemble ! et de nombreuses études de détail ont paru sur lui. Sa correspondance a été publiée par les frères Wittichen, sous les auspices de la Fondation Wedekind, de Güttingen. On lui a accordé l’attention qu’il méritait, mais on estsouvent tombé, semble-t-il, dans une autre erreur.
En effet, on a pris l'habitude de citer Gentz à côté des romantiques catholicisants, et son nom reste éternellement associé à la politique de Metternichet
consacre à Gentz lorsqu'il le présente au public français. (ch. II, p. 39, note 1). 11 y dit : « Il fut le serviteur convaincu de toutes les monarchies absolues », et n'indique pas l'évolution par laquelle Gentz a passé. D'autre part, les titres des ouvrages qu'il cite (Les Droits de l'homme, L'Equilibre européen, Vie de Marie Stuart, etc.) sont loin d’être les plus importants et donnent une idée fort incomplète de l'activité de Gentz comme écrivain. La nature même de l’article que Gustave Baguenault de Puchesse consacre à Gentz dans la Revue des questions historiques, XXII, p. 254-266 (Compte-rendu des « Dépêches aux hospodars »), l'empêche de combler cette lacune.
1. Eugen Guglia. Friedrich von Gentz. Wien 1901.