Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)
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à la Révolution française. Toute sa pensée pivote en quelque sorte autour de cet ébranlement universel auquel doivent naissance nos idées et nos sociétés modernes. Ce fut pour lui le plus grand événement de sa vie intellectuelle et morale. Cette affirmation peut d’abord sembler assez paradoxale. En effet, il ne fut pas directement touché par la Révolution comme certains de ses contemporains qui y prirent part en France ou hors de France, soit pour la soutenir, soit pour la combattre. Pour le petit fonctionnaire prussien, sans influence notable, éloigné au moins jusque vers 1797 des grandes affaires publiques, les événements de Paris purent rester dans les premiers temps un objet presque indifférent en lui-même de réflexions philosophiques et d’études politiques. Il put examiner les choses à distance, sans intérêt personnel et sans passion, ce qui n’exclut pas évidemment des erreurs, mais ce qui constitue une garantie d’impartialité.
Cependant, ce qui distingue Gentz de ceux de ses contemporains qui furent dans son cas, c’est le sérieux avec lequel il aborda cette étude. Bitterer Ernst', a-t-il dit dit plus tard en définissant son attitude en face des événements du jour, comparée à celle d’une Rahel. Il y avait là pour lui plus que matières à jongleries savantes ou à tours de force
1. Sérieux amer.