Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)
d’un obseurantiste. Tout cela contribue à expliquer comment le protestant Gentz a pu devenir le bras äroit du ministre autrichien, sans trop faire violence à ses idées religieuses d'antan.
Dans tous les cas, il est d’une importance considérable pour ses idées politiques de pouvoir poser dès maintenant en principe que jamais Gentz ne fut ni un catholique pratiquant, ni même un catholieisant convaincu à la Wackenroder. En 1831, un an avant sa mort, il dit encore dans une lettre à Pilat!: « Lorsqu'on me parle des peines de l’enfer et de la damnation éternelle, il me semble que je suis en face d’une affreuse momie que l’on ressort d’un tombeau égyptien au bout de deux ou trois mille ans.» Il traite ce dogme de l’Église catholique d’«insensé », de « révoltant», de « criminel ». Gentz prétend regarder chaque dogme à la lumière de sa raison ; il entend bien garder toujours cette faculté de libre examen. Et par là, il affirme à la fin de sa vie un protestantisme rationaliste supérieur aux confessions. Que ce protestantisme soit resté négatif, c’est ce qui ressort de la lettre d'Adam Müller (du 10 juin 1828). Quand son ami y parle de langage protestant, de conception protestante, il veut dire par là langage, conception non catholiques. Mais tel quel, ce protestantisme originel de Gentz à eu une
E. Citée par Eugen Guglia, Friedrich von Gentz, p. 56 et 57.