Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

104 ‘ LA PRUSSE APRÈS IÉNA.

à rire des sottises qui se débitent outre Rhin. Les Allemands ne badinent jamais. Ce n’est pas pour le plaisir d’avoir des amis que M. de Bismarck entretient soigneusement des relations avec l'Italie, avec l'Espagne, avec tous ceux qui, le jour venu, pourraient nous inquiéter et prendre part à la curée. Le démembrement de nos frontières, une occupation prolongée du territoire, une rançon énorme, voilà probablement quelles conditions nous imposerait le vainqueur. Ce serait l'impossibilité d'entretenir une armée, la ruine, la mort à courte échéance. La France aurait le sort de la Pologne. |

Voilà quel serait le bilan de la défaite. Si douloureuse que soit cette idée, il est bon de l’envisager quelquefois ; il est bon de se familiariser avec le péril, comme le marin se familiarise avec le naufrage. Avant d'engager la partie, il faut en connaître l’enjeu. C’est ainsi que nous acquerrons le courage de faire l'effort nécessaire et de nous préparer à la lutte.