Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

422 LA PRUSSE APRÈS IÉNA.

vingt ans. On revient peu à peu à cette théorie des anciens, à savoir que l'enfant appartient à l’État. On se préoccupe de lui fournir une éducation civique et militaire, de lui apprendre à la fois les devoirs du métier militaire et ceux de la vie civile, de lui faire aimer son pays par l’enseignement de la géographie et de l’histoire nationales, en même temps qu’on lui donne la souplesse du corps, la sûreté de l'œil, la résistance à la fatigue, toutes les qualités physiques du soldat. Car tel est le seul moyen de faire que le Jeune homme appelé au régiment en subisse la discipline avec soumission et les fatigues avec entrain. Il y apportera plus de santé, plus de vigueur, plus de bonne humeur. Il sera déjà familiarisé avec l’idée du devoir militaire et avec l’image de la guerre. Il comprendra pourquoi l’État lui demande quelques années de sa vie et acceptera de bon cœur le sacrifice qu'il fait à l’intérêt public.

C’est dans le bataillon scolaire qu’est le salut du pays.

Quels que soient nos défauts, nous avons accepté jusqu'ici, sans nous plaindre, tout ce qu’on nous demandait au nom de la patrie. Mais pour que l'esprit de sacrifice ne s’épuise pas avec le temps, il faut connaître le véritable état des choses; il faut savoir quels dangers nous menacent, quelles épreuves nous attendent.