Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871
LA HAINE PRUSSIENNE. 85
Ce fut l'appétit d’une bête fauve qui a convoité sa proie pendant de longues heures. La patience allemande - donnait au monde le magnifique exemple d’une vengeance qui avaitété méditée pendant soixante-deux ans, depuis 1808 jusqu’à 1870.
Comme en 1815, c'est la Prusse qui, en 1871, a profité des sacrifices de l’Mlemagne. L’idée de la patrie germanique a encore grandi sur les champs de bataïlle de Metz et de Sedan et tout ce qui fortifie l’unité allemande fortifie la Prusse. Le vieil empire germanique a été rétabli ; le roi Guillaume a été salué empereur d'Allemagne à Versailles dans le palais de Louis XIV. Les princes allemands du Nord et du Sud, en apparence indépendants, sont en réalité devenus ses sujets. Il possède les forteresses de Metz et de Strasbourg et la moitié de la chaîne des Vosges, c’està-dire les clefs de la France. Il règne en maitre, presque en despote sur cinquante millions d'habitants, car sa royauté est encore une royauté de droit divin qui n’a pas abdiqué devant les progrès de la démocratie. Il a une armée dont l’organisation est toujours en progrès, une flotte imposante, un ministre, monsieur de Bismarck, qui est devenu l'arbitre de l’Europe. Il est flatté, caressé par toutes les cours ; il ne redoute aucun ennemi. |
La Prusse est arrivée à cette grandeur en marchant