Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

CHAPITRE II

LES CHANCES DE GUERRE

Au traité de Francfort en 1871, à ce traité que nous signâmes, la mort dans l’âme, le couteau sous la gorge, l’empereur Guillaume avait espéré réduire la France à l'impuissance, comme Napoléon, en 1808, avait espéré tenir la Prusse en laisse. Le vainqueur nous enlevait l'Alsace et la moitié de la Lorraine, avec nos plus fortes citadelles, Metz et Strasbourg, etle rempart des Vosges. Il s’établissait à l'entrée de toutes les routes qui mènent à Paris et ne nous laissait qu’une frontière dérisoire, ouverte à tous les vents. Il nous imposait en même temps la plus énorme contribution de guerre que jamais vainqueur eût exigée du vaincu. Il comptait que nous ne pourrions désormais, ni rétablir nos finances, ni reconstituer notre matériel de guerre, ni entretenir une armée; il nous vouait à la dette perpétuelle, à l’indigence; il nous préparait une longue agonie. ;

Par bonheur ce calcul s’est trouvé aussi faux que