Un hiver à Paris sous le Consulat (1802-1803) d'après les lettres de J.-F. Reichardt

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et malpropre où il professe devant un auditoire de beaux jeunes gens à physionomies intelligentes. Ces futurs officiers se montrent obligeants envers les étrangers qui désirent se renseigner sur leurs travaux.

Les conférences les plus courues par le beau monde sont celles du physicien Charles; son beau cabinet est installé dans une grande salle de son logement au Louvre. Il s'exprime avec une extrême lucidité et beaucoup de précision; ses développements sont très complets; il n’emploie ni terminologie, ni calculs mathématiques, et évite toute apparence de pédanterie. Parfois il s’abandonne à des mouvements poétiques qui font oublier que l’on est en présence d’un professeur de sciences exactes. Ses expériences, toujours réussies, sont instituées avec une correction et un ordre irréprochables ; il est au courant des travaux des physiciens étrangers. Ses soixante-quatre conférences ont lieu de deux jours l’un, chacune de deux heures; on y souscrit pour quatre louis.

Il est fâcheux que les savants réputés autorisent l’emploi de leur nom pour l’annonce de conférences qui n’ont lieu que fort irrégulièrement. À diverses reprises, je me suis présenté inutilement aux heures indiquées pour les cours de Fourcroy, Chaptal et autres princes officiels de la science. L’irrégularité peut être indifférente à des Parisiens ayant des loisirs, à qui il suffit de contempler de temps à autre un ministre ou un conseiller d'État se prélassant dans une chaire; pour un étranger ces absences imprévues sont vexantes. Au reste le niveau scientifique et littéraire des lycées et des athénées est si peu élevé, qu’un étranger qui a des occasions de rencontrer dans le monde ou chez eux les savants en réputation, peut s’abstenir d’assister à ces conférences et économiser ainsi son temps et son argent. Autant vaut s’abonner à un cabinet