Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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séances, entre les insurgés et la troupe à laquelle était confiée la garde de l’Assemblée. On connait les terribles incidents de cette journée tragique, où le président Boissy-d’Anglas fut couché en joue, le député Féraud grièvement blessé en le couvrant de son corps, puis entraîné hors de la salle, et décapité; on se rappelle le sinistre épisode de sa tête mise au bout d’une pique, et présentée à Boissy-d’Anglas; on se rappelle l’héroïsme surhumain de ce grand citoyen qui, resté impassible sur son fauteuil présidentiel, protestant par la dignité de son attitude contre la violence faite à la Convention, se découvrit avec respect devant ce lugubre trophée. Nous ne nous étendrons pas davantage sur des actes de violence populaire que l’histoire enregistre à regret, pour lesquels il n’est aucune excuse possible, et qui ne s’expliquent que par l’exaspération du moment, et l’inconscience ordinaire des foules.

La plupart des députés avait fui. Les Crétois seuls, qui approuvaient le mobile de l'insurrection, dont ils condamnaient, du reste, les violences, étaient restés; sous la direction de Romme, ils s’emparèrent des bureaux et décrétèrent tous les articles contenus dans le manifeste populaire; ils instituèrent un comité exécutif composé de Bourbotte, Duroy, Duquesnoy, Prieur de la Marne, et nommèrent leur collègue Soubrany commandant général de la force armée. Le parti démocratique allait reprendre le pouvoir ; rien n’était fait, toutefois, car il fallait compter avec les Sections. Ceux des bataillons qui étaient les moins