Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

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CHAPITRE IX

Les Slovènes et la politique étrangère de l’Autriche.

Un vieil Etat ne change pas aisément ses méthodes et modifie encore plus rarement et moins volontiers les principes dirigeants de sa politique étrangère.

La politique étrangère de l'Autriche resta la même que sous Metternich : réactionnaire et, par dessus tout, l’arme suprême contre le nationalisme et les Etats nationaux; elle demeura l'apanage exelusif du souverain et de ses ministres, de la haute aristocratie. Les multiples nationalités de l’empire restèrent rigoureusement exclues de toute coopération aux délicats problèmes que devait résoudre la. politique étrangère de l'Autriche. Ainsi fut créée une situation tout à fait anormale. Un pays doté du suffrage universel égal et direct et, d'autre part, du service militaire obligatoire se trouvait, pour toutes les questions vitales touchant au sort de la nation et de l'empire, absolument à la merci de l’incompétence désespérante d’une cabale aristocratique. Une saine atmosphère politique devenait impossible, du fait que la politique étrangère de l'Etat était soustraite à la clarté de l'opinion publique et que, pour compléter cette anomalie, le but poursuivi par cette même politique était le maintien de la suprématie des Allemands et des Magyars. Au milieu de la défiance universelle, dans cette atmosphère étouffante d'intérêts acquis et d'autorité héréditaire, il n'y ayait aucune place pour une véritable liberté politique, pour le libre développement d’une politique intérieure vraiment saine. Les quelques réformes libérales qu'avait parcimonieusement accordées la Constitution de Décembre et qu'avaient soigneusement signées des mains vigilantes, furent pres-