Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

LA LUTTE CONDRE LE PANGERMANISME I

L' « Union scolaire allemande » (Deutscher Schulverein) et la « Marche méridionale » (Die Südmark) furent les deux associations destinées à achever la dénationalisation des Sloyènes. Le pangermanisme n'épargna aucun effort lors de l'inauguration de cette campagne au début du xx° siècle: En 1895, le nombre total des membres des associations autrichiennes pour la propagande pangermaniste — elles s’intitulaient assez étrangement « Union de protection nationale » — n'était que de 240.000 membres et leur revenu n'était que. de 714.000 couronnes. En 1909, le nombre des membres s'était élevé à 600.000 et le revenu annuel s'était accru de 361.

La « Marche méridionale » n'a pas d'autre but que de collaborer à la dénationalisation des Slovènes. En 1908, cette association possédait 5o.000 membres et un revenu de 226.000 couronnes. L’ « Union scolaire allemande », qui a pour objet de fonder des écoles allemandes dans les pays slaves, comptait 100.000 membres en r908 et son revenu s'élevait en cette même année à la somme de 617.200 couronnes. Juste avant le déchaînement de la guerre mondiale, ces deux associations furent extraordinairement actives et obtinrent au point de vue financier de très grands succès. Le mark d'argent de l'empire d'Allemagne coulait en Autriche en larges ruisseaux. Les institutions financières allemandes assistaient avec munificence les organisations nationalistes allemandes en Autriche et la germanisation des Sloyènes était systématiquement poursuivie avec l'assistance pécuniaire des Allemands de l'empire.

Pour dénationaliser un peuple, l’école primaire constitue le moyen le plus sûr, celui qui offre le plus de chances de succès. Des écoles primaires allemandes sont donc fondées dans les districts bilingues et les écoliers sloyènes y sont attirés par des promesses, des dons el des menaces. Ainsi, les Slovènes n'ont pas seulement à faire face au devoir de neutraliser cette activité dangereuse, ils ont encore celui de subvenir désormais aux frais de leurs propres écoles pri-