Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

SLOVÈNES ET ITALIENS 149

le problème yougo-slave dans la région du Littoral est ainsi pleinement élucidé. Partant de ce principe qu'une bonne et véritable politique est inséparable d'une connaissance approfondie des faits, nous avons été quelque peu surpris par les négociations diplomatiques qui ont précédé l'intervention italienne. Il n’a été tenu aucun compte de la volonté de la nation habitant le territoire dont la cession est projetée; il n’a été tenu aucun compte du principe des nationalités. Quand la guerre mondiale aura pris fin, la démocratie européenne ne manquera pas de soumettre l’histoire

diplomatique de la Grande Guerre à un minutieux examen

critique. :

Personne ne peut nier la légitimité des révendications italiennes sur le Trentin. En se plaçant sur le terrain du principe des nationalités, l'Italie a le droit de réclamer à l’Autriche-Hongrie le Trentin. Ce n’est rien moins que Mazzini lui-même qui, dans son livre « Les devoirs de l'Homme », parle ainsi à ses compatriotes : « Prenez une carte d'Europe et placez une des pointes d'un compas dans le nord de l'Italie, à Parme: placez l’autre pointe à l'embouchure du Var, puis décrivez avec elle un demi-cerele dans la direction des Alpes. Cette pointe qui, une fois le demi-cercle terminé, s'arrêtera juste à l'embouchure de l’Isonzo, aura dessiné la frontière que Dieu nous a donnée. C’est jusque-là que notre langue est parlée. Au delà, nous n'avons plus aucun droit ». C’est donc la ligne de la Soca (de l’Isonzo) que Mazzini appelle la frontière politique nationale de l'Italie.

Les demandes de l’Italie moderne vont beaucoup plus loin que celles de son fondateur. Le 8 avril 1916, le baron Son: nino formulait comme il suit les réclamations de l'Italie à l’Autriche-Hongrie : Cession de la presque totalité de la province de Gorica-Gradisca, indépendamment du Trentin. La nouvelle limite politique devait partir du Rombone, à l’est de Boyec, pour se diriger vers le bas Soca (Isonzo) jusqu'à Tolmin; de là, en passant par Cepovan, à l'est de Gorica, traverser le Kras (Karst, Garso) à Komen pour aftein-