Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

VE RE

LES FRANÇAIS EN PAYS SLOVÈNE + 7

dant écrivait à Paris : « Le jour est proche où les produits de la Bosnie seront expédiés par la Save jusqu'aux portes mêmes de Ljubljana (Laïbach) ». Et, dans sa pensée, l'intendant voyait les richesses de l'Orient devenir accessibles grâce à la possession des pays illyriens. L'Illyrie devait être le point de départ d'un réseau de routes à travers les Balkans. Pendant les quelques années de leur occupation, les Français exécutèrent des travaux publies et des constructions, surtout des grandes routes, qui méritent encore l'admiration.

L'œuvre la plus importante de la domination française fut l'abolition du régime féodal du moyen-âge, ce less des deux dominations autrichienne et vénitienne. Les Français s’attaquèrent surtout avec vigueur au problème de l’émancipation des paysans. Les « Robotes » furent abolis. Aussitôt après l'annexion, les Français établirent l'égalité sociale, et les magnats de l'ancien régime perdirent leur influence et leur prestige social.

Le système scolaire fut unifié. Ce qu'on appelle l’ « Université » fut introduit en Illyrie et copié sur le modèle de la mère-patrie. La langue slovène, que les Autrichiens méprisaient, fut enseignée avec grand soin dans les écoles, et une école supérieure (l’Académie) fut fondée à Ljubljana (Laïibach).

Le budget de 18r0 s’éleva à 18.809.000 francs pour les dépenses et à 12.475.000 pour les recettes.

L'histoire de l'administration française en Illyrie raconte, sans aucun doute, l'expérience civilisatrice la plus étonnante et la plus réussie que jamais peuple ait accomplie en pays étranger. La France fit preuve de beaucoup d’habileté, de capacité et de talent quand elle créa un solide Etat frontière dans l'Orient yougo-slave. Bien que, déjà, l’esprit de liberté eût été diminué par l'Empire à l'époque de l’annexion, les idées de la grande Révolution prirent racine dans ce pays lointain. Un souffle d'égalité civile et le don divin de la liberté pénétrèrent dans ces terres qui n'avaient jamais connu