Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

RENAISSANCE POLITIQUE DES SLOVÈNES, SD Ainsi, la Révolution de 1848 n'à pas fait disparaître l'Ilyrie. Les membres du Parlement viennois (Reichsrat) étaient élus au suffrage universel indirect. Les Sloyènes y envoyaient seize députés, bien qu'en droit ils eussent qualité pour en nommer vingt et un. Les délégués slovènes ne formaient pas un parti complètement uni. Ils manquèrent de chefs énergiques qui auraient obligé les Sloyènes à suivre une politique constante.

En dehors du Parlement impérial, chaque pays possédait sa propre Diète. Les discussions qui se produisirent à la. Diète de Styrie au sujet de la future constitution provinciale, fournissent une preuve caractéristique de la méthode conciliante et de l'esprit amical dont on usait alors envers les Slovènes. La constitution devait préparer l'égalité nationale et politique des Sloyènes et des Allemands: cette résolution fut votée sans débat dans la Diète provinciale. La Styrie devait être divisée en trois districts. Le district slovène (Basse Styrie) devait comprendre les régions slovènes des districts de Maribor (Marbourg) et de Celje (Cilli). A cette époque exista réellement à la Diète de Graz un esprit de fraternité internationale et de mansuétude pour l'étranger que l’on n'a plus jamais revu.

La révolution viennoise d'octobre ne permit pas au Parlement impérial de tenir ses séances dans la capitale. Le Reïchsrat fut alors transféré dans la paisible petite ville de Moravie qu'est Kromeriz(Kremsier). Les débats qui se produisirent au sein du Comité constitutionnel de Kromeriz (Kremsier) présentent une importance particulière; dans ces séances en effet, furent énoncées des idées importantes au sujet de la réforme de la monarchie. Un Allemand, le D’ von Lühner, proposa la formation en Autriche de plusieurs Etats : un polonais, un tchèque, un italien, un allemand et un slovène, L'Autriche sloyène devait comprendre la Carniole, la Styrie, la Carinthie au sud de la Drave, et la partie slovène de Gorica (Goritz). La langue officielle de ce pays devait être le slovène. On devait unir la Croatie à cet Etat slovène,