Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

go UN REMPART CONTRE L'ATLEMAGNE

cette tâche et de dignitaires de l'Etat. L'évêque Strossmayer fut le porte-parole des Croates; quant aux Slovènes, ils n'avaient pas de représentant dans le Reichsrat élargi. Le résultat de ces discussions fut la Charte d'Octobre, ce chefd'œuvre d'hypocrisie politique et de casuistique. Les partis fédéralistes y virent un succès pour leurs efforts et les Allemands centralisateurs des classes moyennes une défaite. Cependant, la charte ne satisfaisait en aucune manière les Croates et moins encore les Slovènes.

Par la Charte d'Octobre, les pouvoirs du Reïchsrat (Conseil impérial) furent étroitement limités et circonscrits, tandis que les Diètes (Parlement des royaumes et domaines de la Couronne) jouissaient en réalité d'une entière liberté d'action. C’est précisément dans cette liberté d'action des Parlements provinciaux, en matière législative, que résidait aux yeux des partisans de l'autonomie fédérale, la valeur de la Charte d'Octobre. Celle-ci fut proclamée Loi fondamentale immuable et irrévocable, « Reichsgrundgesetz ». Maïs voici _qu'un procédé bien autrichien ne tarda pas à lui faire suite : quelques mois à peine après sa promulgation, cette loi fondamentale fut rapportée. Les Allemands des classes moyennes prirent l'initiative de toutes les lois, et le parti libéral allemand réussit à mener à bien la Patente de Février. Cette charte fit du Reichsrat un instrument du libéralisme allemand, complètement adapté aux vœux des Allemands.

Par la Patente de Février, le centre de gravité politique de la monarchie fut transporté à Vienne, au Conseil impérial. Un des résultats de Ja Constitution de Février fut l’accroissement du nombre des Diètes; or, à cet égard, les Slovènes n’eurent aucune raison d'être satisfaits de cette Constitution, car celte invention du libéralisme allemand devint pour eux un véritable fléau. Les beaux rêves d'Illyrie étaient évanouis; désormais la politique slovène était paralysée par le partage entre six Diètes. Dans cinq de ces Diètes, les Slovènes étaient impuissants par suite de leur désespérante