Un témoin de la Révolution française : Journal de Benjamin Cuendet de Sainte-Croix (Suisse), officier de la garde nationale à Lyon, 1769-1815 : ouvrage orné de deux portraits et de planches en fac-simile
las 4e
— Le »2 juillet, Ryard a été guillotiné à 5 heures et demie du soir.
— 1793. Août 2. J'ai parti pour aller à Villefranche !,
— Le 7, l'armée de Dubois de Crancé est arrivée sur Lyon, quil a bombardé jusqu'au 9 octobre, qu'ils sont entrés. Je suis rentré le 11 octobre,
— Le 10 novembre, l’on a célébré la fête de Chalier ; l'on a brûlé son corps et mis ses cendres dans une urne.
1794. — Le 10 mars 1794, ou le 20 Ventôse, l’on a célébré la fête de l'Egalité, à la Montagne, aux Brotteaux, qui a été superbe.
— À la Noël 1794, les froids ont commencé et ont été plus violents qu'en 1788; le Rhône et la Saône ont gelé, et le 28 Janvier 1795, les glaces du Rhône ont entraîné trois moulins ?.
1799. Le 8 mars, je suis parti de Lyon et le 12 arrivé à Genève.
Le 17 parti, et arrivé à Lausanne le 183.
Le 24, j'ai été reçu habitant à Lausanne.
Le 16 avril, j'ai prêté le serment.
Le 26, à 11 heures du matin, ma femme et Julie sont parties de Lyon et arrivées à Genève le 29, où je leur ai été au devant, et en sommes repartis le 1° mai et arrivés ledit jour à Lausanne.
— Le 2 mai, on s’est porté aux trois prisons, à Lyon ?.
— Le 11, je suis parti avec Mr. Dubois pour Souvilliers et sommes réarrivés à Lausanne le 19 à midi.
— Le 27 octobre, la Convention a tenu sa dernière séance.
Le 22 octobre. Mon fils cadet est entré chez Mr. Bastian, à Lutry, pour un an, pour apprendre la cadrature.
! Cuendet ne mentionne pas le motif de ce séjour de deux mois à Villefranche, mais ce motif nous paraît évident : la réaction royaliste triomphait à Lyon; elle condamnait, l’un après l’autre, tous ceux qui avaient soutenu la cause révolutionnaire. Guendet ne se sentant plus en sécurité jugea prudent de s'éloigner et d'attendre les résultats du siège de la ville.
? L'observatoire de Paris a noté une température de — 23 degrés, à la date du 25 janvier 1795. :
* Ici encore, il n’est que trop facile de discerner le motif qui détermina Cuendet et sa famille à quitter Lyon. Ami déclaré et sincère de la cause républicaine, il avait tout à redouter de la haine des ennemis de la Révolution.
# Nous donnons ci-contre le fac-similé de cette Leltre d'habitation.
* Il s’agit des massacres commis dans les prisons de Lyon par le parti réaclionnaire. Le laconisme de la note de Cuendet est impressionnant,