Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 89

ici les prisonniers jusqu'à nouvel ordre. Faites parvenir de suite la lettre ci-jointe pour Granville. Rassure tous nos frères que j'embrasse. Envoie-moi les lettres qui auront pu arriver pour moi que tu demanderas à Moulin. Qu'une correspondance fréquente s’établisse entre nous et qu'il y ait désormais un peu de concert et d'ensemble dans toutes les opérations. »

29 Brumaire.

De Dinan aux députés Le Carpentier et Jean-Bon Saint-André à Granville :

« Je me rendis hier à Dol, citoyens, où je n’appris pas sans étonnement que l’action s'était engagée à Pontorson, et que notre armée (toujours inférieure en nombre avait été mise en déroute. Je voulus me porter moi-même au lieu du combat pour y rallier les troupes; mais je les trouvai sur le chemin tellement en déroute que rien ne fut capable de retenir les fuyards. Je fis donner aux portes de la ville les ordres les plus sévères pour qu'on pût les contenir. La cavalerie ellemême donnait l'exemple de la fuite la plus honteuse, et c'est à elle en partie qu'est dû notre mauvais succès. Bientôt Tribout lui-même arriva désespéré d’avoir été si mal secondé.

« La terreur était grande aussi dans la ville et la garnison à moitié vaincue. Je demandai aux généraux s'ils croyaient pouvoir tenir la place, et, sur leur réponse très négative, n'ayant plus aucun espoir d'être secondés par les autres troupes de la République qui devaient être à Antrain et à Saint-James, nous arrêtâmes, pour sauver les restes de notre armée, que nous leur ferions faire halte à Dol pour les rallier et que de suite ils se replieraient en ordre sur Dinan, pro-