Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 93

1er Frimaire. Au Comité de Salut public de la Convention nationale :

« Nous ne vous écrivons que deux mots aujourd'hui, citoyens, mais nous vous devons la vérité, nous vous la dirons tout entière; et, sans doute, ilest facile encore de réparer les maux dont la cause est connue. Vous n'ignorez pas la longue inaction de l’armée de Rennes qui laissait paisiblement dévaster par l’armée chrétienne les contrées d’alentour. On croyait voir sortir du cabinet de Rennes un plan bien concerté qui devait, par le concert des troupes républicaines réunies,assurer la déroute complète des brigands. Et, en effet, tant que nous ne leur opposerons qu'une portion peu nombreuse de nos forces, la trop grande infériorité du nombre sera toujours à leur avantage ; quand, par une réunion combinée de toutes les forces ensemble, nous les attaquerons de tous côtés en même temps, nous serons sûrs de les vaincre, un jour nous suffira pour les détruire. Le plan tant attendu de Rennes est encore à paraitre, et cependant on nous en parle dans plusieurs lettres venues de Rennes, comme si nous en avions une parfaite connaissance. Maintenant voici deux faits qui prouvent le peu d'ensemble des opérations, et sans le concert de tous nos mouvements, sans l’activité de la correspondance nous ne pouvonsrien faire. La division de l’armée de Brest commandée par Tribout était partie de Dinan composée d'environ quatre mille quatre cents hommes, et le 28, sur les trois heures de l'après-midi, elle fut attaquée par l’armée chrétienne. On se battait à Pontorson; et dès la première nouvelle de l'approche de l'ennemi, sur les midi à peu près, on avait envoyé des ordonnances à Antrain,à trois lieues de là,pour pré-