Une mission en Vendée, 1793

9% UNE MISSION EN VENDÉE, 1193.

venir de l’attaque l’armée d’Antrain composée d’environ trente mille hommes. Quatre ordonnances envoyées successivement du champ de bataille à Pontorson avaient annoncé aux généraux à Antrain les mouvements de l'ennemi avec qui l’armée de Tribout était aux mains, les pressant en même temps de venir la seconder. S'ils l’eussent fait, les brigands pris entre deux feux étaient battus ; mais les généraux de l’armée d’Antrain ont trouvé plus convenable de ne point bouger, et notre armée trop inférieure en nombre, dépourvue de munitions, lassée après quatre heures d’un combat opiniâtre de ne point se voir seconder comme elle avait droit de s'y attendre, a été repoussée sur les sept heures du soir. Si l’arméed’Antrain, même sans faire diligence, eût seulement marché sur Pontorson une heure après la nouvelle qu’elle avait reçue de l’attaque, elle arrivait au moins sur les cinq heures, deux heures avant la déroute. Depuis, obligés de nous replier sur Dinan, où nous avons rallié les débris de l’armée, nous avons écrit trois fois à Antrain sans en avoir la moindre réponse. Les cavaliers envoyés à la découverte nous annoncent qu’un feu très vif a été entendu cette nuit. Nous n'avons eu aucune nouvelle de l’armée d'Antrain, qui cependant paraît avoir fait un grand mouvement. Comment voulez-vous que nous ayons des succès tant qu'on ne s’entendra pas mieux. Le général Vergne paraît, dans ces dernières affaires, s'être mal conduit.

« Nous joignons à cette lettre un rapport sur l'affaire de Pontorson qui vous en donnera une idée juste. Nous joignons aussi notre opinion sur le général Tribout, qu’il est bon que vous connaissiez dans un moment où les uns pourraient chercher à exagérer son mérite, tandis que les autres lanceraïent contre lui les traits de la calomnie. Tribout est un excellent patriote, un brave