Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 415

les jeunes citoyens de réquisition ceux que je vous envoie et je vous invite à donner de bonnes armes à ceux qui viendront faire partie de notre armée, car nous avons encore moins besoin d'hommes que de fusils. »

5 Frimaire. À Prieur de la Marne à Rennes :

«Je recois ta lettre, mon bon ami; je t'en ai fait parvenir une ce matin et je t'écris encore. Tu vois que l'inactivité de la correspondance ne sera pas de mon côté ni, j'espère, du tien; mais avant la lettre qui a précédé celle qu’on vient de m'apporter, je n'avais reçu de toi aucune nouvelle directe ni indirecte; et j’accusais ton silence qui me livrait à la plus vive inquiétude. Il est probable que les courriers dont tu me parles ont été interceptés. Je n'ai rien de positif sur la marche des brigands qui ont quitté Dol et qu'on prétend vouloir pénétrer dans le Morbihan ou se retirer par la route qu'ils ont suivie en venant jusqu’à Angers dont ils veulent faire leur quartier d'hiver. Je n’ai rien reçu non plus sur l’armée du Calvados où j'ai envoyé un courrier: cependant les canonnades entendues ce matin me font présumer que Sephen aurait bien pu saluer les brigands, à moins qu'il ne soit encore à se battre avec la dernière de nos armées. Tréhouard, qui est à Saint_ Malo, m'écrit exactement; il n’y a rien de nouveau de ce côté, sinon qu’on a fait quelques prisonniers. On nous a envoyé ceux de nos soldats qui lors de leur déroute avaient cherché dans Saint-Malo un asile. Fais-nous aussi renvoyer ceux qui s'étaient repliés sur Antrain; il nous manque une colonne presque entière dont nous attendons le retour avec impatience. — Je te dirai deux