Une mission en Vendée, 1793

116 UNE MISSION EN VENDÉE, 1193.

mots de mes opérations. Nous avons eu de la peine à organiser notre petite armée. Elle va maintenant assez bien; mais il faut le dire, la confiance des soldats dans le général n'existe pas. Comme Tribout est un excellent sans-culottes, j'ai tout fait pour lui concilier l'esprit des troupes. Nous avons tous les soirs conseil militaire où les chefs de division et les principaux officiers de l’armée délibèrent, sur l’état de la place, les moyens de défense et les besoins du soldat. Cette réunion, en rapprochant les individus, produit une confiance réciproque, entoure le général de lumières dont il ne saurait se passer, assure sa marche, et lui fait connaître une infinité d'abus auxquels nous remédions sur-lechamp. Nous avons aussi un comité militaire composé de citoyens du pays qui ont les connaissances locales et nous servent utilement. C’est par les agents qu'ils ont employés que nous avons vu quelque chose de ce qui se passait et que nous avons évité bien des sottises. L'entretien de ces agents et autres dépenses pareilles ont exigé que le comité militaire eût quelques fonds à sa disposition et je lui ai fait toucher une somme provisoire de trois mille livres, sauf à l’imputer sur les dépenses extraordinaires, ou plutôt sur les fonds accordés au général en chef pour les dépenses secrètes. Cette mesure que j'adoptai à l’armée des Pyrénées pour connaître les desseins des Espagnols m'a paru nécessaire dans la circonstance.

«Demain je ferai une proclamation pour prévenir l'indiscipline et le pillage qui se glissent dans quelques Corps, par l'aspect des peines sévères que la loi prononce et l'invitation énergique aux troupes républicaines de ne pointimiter les brigands qu’ils combattent : il importe que nous ayons ici un tribunal militaire établi suivant la loi et un règlement de discipline qui,