Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 117

d’après les décrets, doit être uniforme pour l'armée et donné par le général en chef. Je te prie instamment de t’occuper de ces deux objets. Tous les pères de famille venus ici ponr quelques jours seulement demandent pour leurs intérêts particuliers et même pour l'intérêt public de retourner dans leur pays ou leur absence livre des villes entières aux hommes suspects. Le système de dégarnir absolument l'intérieur serait dangereux. Les demandes des pères de famille souvent réitérées sont justes et utiles à accorder. J'ai cru qu'il était essentiel de ménager la bonne intelligence entre les soldats de la garnison et les habitants de la commune et de les électriser les uns par les autres. Le club qui estun point de ralliement depuis notre arrivée ici, m'offre les moyens d'opérer cette réunion. Je travaille de mon mieux et Ca ira. La supposition au sujet de Vergne est maintenant pour moi une certitude. Beaucoup de soldats et d'officiers ayant tout perdu à Pontorson réclament des indemnités. Comment deyons-nous répondre à leurs demandes? Cet objet est pressant, vu que les réclamations sont nombreuses et réitérées. Des soldats qui ont pris des chevaux demandent s'ils sont autorisés à les vendre. En ont-ils le droit? Nous apprenons que l’ordre est donné à Rennes de couper la route de Jugon, la seule par laquelle nous puissions recevoir des subsistances, et faire une retraite, si contre notre attente ou plutôt la certitude que nous avons de conserver cette place, l'ennemi venait à nous y forcer. D'ailleurs, la chaussée de Jugon serait bien vite rompue. Un étang d'un volume d’eau considérable remplirait les intervalles de cette rupture et il y a une excellente position militaire de l’autre côté qui pourrait empêcher l'ennemi de réparer la chaussée. Cette mesure de couper la route de Jugon que me