Une mission en Vendée, 1793
10 UNE MISSION EN VENDÉE, 1793.
patrie et de vaincre tous ses ennemis. Le juge de paix d’Ingouville est un contre-révolutionnaire qu'il serait instant d'ôter de son poste. Il fait arbitrairement arrêter et détenir les patriotes et veut même s’immiscer dans la police intérieure des séances de la municipalité et du club. La commune réclame quelques canons pour placer sur la côte où le bourg est situé; il y a dans la garde nationale une brave compagnie de canonniers déjà bien exercée.
Le 19 Septembre.
Je propose et fais adopter les deux arrêtés suivants ‘par les sociétés du Havre et d’Ingouville :
« Les sociétés populaires du Havre et d'Ingouville considérant que l'égarement de l'esprit public vient surtout de la disette des clubs; qu'on ne saurait trop les mulliplier pour propager en tous lieux les bons principes, surveiller les ennemis du peuple, garantir le peuple de l'erreur et protéger les patriotes, assurer l’indépendance de la classe des pauvres à l'égard de celle des riches.
« Que la constitution elle-même reconnaît et favorise les associations des bons citoyens, réunis pour la défense de leur commune liberté; que le devoir est imposé à ces associations patriotiques de répandre partout la lumière, de porter de tous côtés l'œil attentif d'une surveillance active et sévère, et de maintenir dans la pureté le feu sacré de l'esprit public.
« Considérant que dans plusieurs villes ou villages aux environs du Havre, soit dans le département de
:Seine-Inférieure, soit même hors de son enceinte, il : : n'existe point de clubs où puisse se rallier le peuple et