Une mission en Vendée, 1793

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Du Elite,

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 9

stituées, favoriser et soutenir les sociétés populaires, et relever l'énergie des patriotes. J'ai vu ici tout le bien qu'a fait cet établissement; il en faudrait un pareil dans tous nos ports et d’abord à Cherbourg qui est très mauvais. S'il le veut, j'en ferai dans tous les ports établir un, et je n’agirai qu'en suivant la route qui me sera tracée par lui. J'ai plusieurs fois été à la Société de cette ville, et j'y ai fait nommer une commission pour aller dans tous les environs fonder des sociétés affiliées, qui surveilleront les ennemis du pays, instruirontle peuple et propageront l'esprit public. Une des causes de l’égarement de l'esprit public est la disette des clubs : je m'attache à les multiplier, pour bien remplir le but de ma mission. Je vous prie, mon cher Barrère, de communiquer ma lettre au Comité, de presser l'exécution des mesures que je propose, et de m'adresser à Cherbourg un mot de réponse qui m'apprenne quel en aura été le succès. Il me serait fort utile ici pour ma mission que le conseil exécutif m’envoyäât les journaux qu'il envoyait à ses commissaires. Je n'ai pas une feuille publique. Je vois dans l'après-midi Musquiet-Lapagne, enfermé pendant vingt-deux ans dans des cachots, élargi seulement depuis trente mois, aujourd'hui maire de la commune d’Ingouville, composée de bons jacobins. On n'y voit pas un seul riche, mais pas un seul homme suspect, ou froid ou modéré. Tous sont ardents patriotes, révolutionnaires exaltés ; il nous faut de pareils hommes, dans les moments de danger de la patrie, pour contenir les malveillants, réchauffer l'esprit public, intimider les traîtres et ranimer les faibles. Je parle à ces bons sansculottes pour leur retracer les principes dont ils ne sauraient être trop investis, d’un ferme courage, d'un noble espoir, d’une résolution généreuse de sauver la