Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 253

«Je vous ai transmis la formule d'un engagement que vous avez sans doute couvert de vos signatures. On a voulu, m'a-t-on dit, l'éloigner sous prétexte qu'il avait été pris par vous; mais trois motifs ne vous permettront pas de le différer; d'abord vos concitoyennes seront jalouses d’unir leurs noms aux vôtres, et cette satisfaction ne vous sera pas moins chère ; ensuite vous aimerez à répéter une promesse qu'ont donnée à la République plusieurs autres communes maritimes et dont l'expression uniforme et unanime doit resserrer encore les nœuds de l'unité et de l’indivisibilité républicaines. Enfin, la dernière partie de cette promesse n'est pas entré dans l'engagement dont vous l'avez fait précéder, car il s’agit ici de répondre non seulement du port, de la commune et des côtes, mais encore de la conservation et propagation de l’esprit et des principes révolutionnaires. Je vais aujourd’hui vous offrir un premier moyen de remplir cet engagement solennel et sacré. C’est aux sociétés populaires, ainsi que je vous l'ai développé dans la première séance où lj’eus le plaisir de fraterniser avec vous, c'est aux sociétés populaires qu'il appartient de conserver sur l'autel de la patrie le feu sacré de l'esprit public, d’électriser le peuple, de l'élever à ce degré d'enthousiasme et d’énergie qui fait que la liberté ne peut périr. Les fêtes décadaires peuvent conduire à ce but. Il faut leur donner une solennité majestueuse, une pompe imposante; elles offriront alors à la classe respectable des sansculottes les jouissances qui n'étaient que le partage exclusif des riches, et les sans-culottes voyant que la révolution leur offre des plaisirs, l'en aimeront davantage et trouveront la liberté plus douce et plus aimable: ils se passionneront pour l'organisation sociale; ils seront frappés par de beaux spectacles, de grandes

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