Une mission en Vendée, 1793

25% UNE MISSION EN VENDÉE, 1198.

cérémonies, et partout des émotions profondes, des sensations affectueuses et vives dont ils voudraient vainement effacer les traces, poursuivant leur esprit, leur présenteront l'image chère et vénérable de la patrie. Dirigé par ces motifs, j'ai consacré les décades par des fêtes solennelles dans toutes les communes où j'étais chargé de raviver l'esprit public, et j'ai vu les incalculables effets qui résultaient des causes les plus indifférentes en apparence. Je me proposais aussi de suivre à Rochefort le même plan, et de détruire, s’il était possible, cette froideur extérieure qui naît de la nature même du climat. Mon état actuel contrarie mon projet, mais comme j'ai pour principe que l'absence ou la maladie d’un seul homme ne doivent jamais nuire aux plaisirs d’une masse de peuple, j'inviterai la société populaire à nommer une commission qui, de concert avec la municipalité, se charge de l'exécution du plan ci-après de la fête décadaire. Nous devons toujours offrir un but moral et civique. Ainsi nous commencerons par choisir deux époux vertueux, pauvres et patriotes, que nous unirons, en présence du peuple, sur l'autel de la patrie et auxquels une modique dot sera destinée par la société populaire. Je ne puis douter à cet égard que chez vous, comme je l'ai vu partout ailleurs, une pareille souscription ne soit bientôt remplie. On devra chercher ensuite un citoyen aisé qui adopte un orphelin, ou un enfant pauvre et sans ressources. Une adoption et un hymen civique apprendront au peuple que la vertu est la base de la liberté. L'enfant adoptif recevra, en présence du peuple, un nom républicain, et ce baptème et ce mariage vaudront bien les deux sacrements ecclésiastiques dont nous sommes enfin délivrés. Des banquets fraternels qui réuniront avant la fête les citoyens de la commune,