Une mission en Vendée, 1793

286 UNE MISSION EN VENDÉE, 1193.

de ce département et de ses causes, et je vous ai aussi rappelé l’infâme guerre de la Vendée et les moyens qui, d’après la connaissance que j'ai des faits et deslocalités, me paraissent puissants pour la terminer. J'ai toujours suivi dans ma mission le même système, que, pourrendre la révolution aimable, il fallait la faire aimer, offrir des actes de vertu, des adoptions civiques, des mariages, associer les femmes à l'amour de la patrie et Les lier par de solennels engagements. Ce système m'a bien réussi et l'influence qu'un sexe obtient sur l’autre est un mobile puissant dans le particulier comme dans le public pour élever les âmes au degré de chaleur républicaine. J'ai envoyé au Comité les détails de notre fête pour la plantation de l'arbre de Marat. J'ai aussi donné les mêmes exemples qu'à Port-Malo, Lorient, la Rochelle, Rochefort et Nantes, et les Bordelaïises ont par de publiques promesses réchauffé l'enthousiasme et présenté la carrière de la vertu, pour les presser de la suivre, à leurs époux, à leurs fils, à leur famille entière et à la commune qui en était témoin.

« Comme j'ai vu les incalculables effets de ce genre de fêtes, j'ai cru salutaire de l'offrir, au moins sur la scène, à toute la France, et j'en ai composé un petit délassement patriotique intitulé : « Les engagements des « citoyennes. » J'en ferai hommage au Comité de Salut publie, et, s’il le juge bon, je ferai imprimer mon petit ouvrageet les détails du ballet républicain quile termine, pour être joué à Paris et dans les autres communes. Je n'ai pas regardé ce travail comme étranger à ma mission de former l'esprit publie, et je n’y ai d’ailleurs donné que trois jours. Je t'embrasse ; écris-moi, je te prie, à Bordeaux. »

J'écris aux membres composant le Comité de Salut publie :