Une mission en Vendée, 1793
306 UNE MISSION EN VENDÉE, 1193.
leur annonça qu'il venait d'envoyer des gendarmes et chasseurs chercher le nommé Davaux, qu'il désigna comme cy devant noble et comme très mauvais sujet et que c’étoit lui qui par ses manœuvres contrerévolutionnaires étoit cause qu’il y avait beaucoup de pauvres gens à Redon de compromis dans les soulevemens qui y ont eu lieu au mois de mars dernier. Cela dit, les difs commissaire et commandant sortirent sur le pas de la porte. Le premier requis la municipalité de faire faire une fosse assez profonde pour deux, parce qu’outre le dit Davaux il avoit un autre homme qu’il comptait faire empoigner, mais qu’il la prioit indépendament de se donner les soins nécessaires pour faire enlever le cadavre du dit Davaux en annonçant qu’il allait le faire fusillier sur la Place de la Liberté, que ce ne fut que sur les représentations du procureur de la commune qu’il se determina pour éviter au desagrement d’un pareil transport à faire conduire cet homme au cimetière de cette commune distant du chef lieu d‘environ cinq cent pas ou il fut fusillé.
Dans l’intervale plusieurs membres de la municipalité virent arriver un détachement de gendarmes et chasseurs conduisant un cheval rouge en laise qu'on leur à dit provenir et avoir été pris chez le nommé Brohan du Cisquer commune d'Ambon et que ce détachement selon tous les rapports à été conduit le lendemain à Vannes, qu’environ un quart d'heure après il passa devant la maison commune un grandnombre de soldats, dont partie armée, qui se rendirent au corps de garde de la place ou étoit consigné le dit Davaux, unofficier en uniforme vert, épauletttes blanche, avec un citoyen en uniforme de gendarme tenant chaqu'un d’une main un cordon blanc dont se servaient cy devant les prêtres, dirent à quelqu’uns dans la rue en montrant ce cordon : « En voilà un qui va descendre la garde. » Aussitôt la municipalité fut instruile qu’une multitude de soldats conduisoit le détenu au lieu du supplice en chantant la Carmagnole. Peu de temps après on vint lui annnoncer que l’expédition étoit faite.
Telles sont les faits et circonstances dont la municipalité a été instruite par elle-même et pour se procurer de plus ample connoissance, elle à crû devoir faire appeller devant elle les témoins ci après.
Est à l'endroit comparu le citoyen Maurice Le Geivés jour-