Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 319

cent pas (il faloit une demi eure pour les faire) qu’on ne voit des volontaires réster dans la vâse jusque sous les bras el y périr, et nos quéssons ne pouvant nous suivre. Au sortir de la nous avons éttés obliges de réster quatre jours san pain et sans viande, nous ne pouvions point avoir de vivre des brigans qui avoient tant de bagages. Nous avons resté 22 jours devan Noirmoutier avan de l’attaquer. L’avan veille de la prise nous nous sommes batu toute la journée a coup de canon et aubusier par terre et par mer. La frégate la Nimphe qui s’éloit embaussée devant le fort. Le ven a manqué lors quelle a voulu ce retirer après le feu elle a restée echouée de sur un banc de sable et v est périe. On a tout sauvé léquipage et les munitions. Le landemin nous nous sommes batu toute la journée par terre. Le soir à dix heures nous sommes embarqué sur des gabarres à portée de canon de lille. Il ne se sont pas plutot aperçus que nous etions enbarqués qu'il nous ont canonné vivement. Nos chalouppe cannonnière ont répondu avec humeur san pouvoir demonter auqune de leur batrie. C’étoit un coup deuil superbe de voir ce feu roullant, mais cést que tout en prenant plaisir a le voir nous en santions leffet. Notre gabarre qui se nomet Marie Térése, non qui porte malheur, se santit de deux boulets de vingt quatre; un la traversa de part en part, cassa trois fusils dont l’un cassa les reins et lépäulle d’un grenadier. Le secon boulet qui vint de suitte emporta la têtte d’un grenadier qui me touchoit. Jeu le visage tout barbouilli de sa servelle, A 4 heure du matin nous mettons voille au ven pour faire la déssante. Il se trouve que la Marie Térése est échouée, La mer était haute. Il ne fut pas possible de Ja faire partir. C'est du coup que je jurais après Marie Térése, s’il ne fut venu des chalouppes bien vitte nous prandre, nous pandions le capitaine de la gabarre. Sur quinze gabarre qui devoient arriver dans le même endroit, il en arriva sept, ce qui fit: que nous fume plus criblé que nous ne l’aurions éttés si tout le monde fut arrivé a la foi. Nous fimes la fusillade jusqua huit heures. En metlant pied a terre nos gens tomboient comme des capucins de carte. Une foi que nous avons éttés cinq a six cent dans Lille, nous avons fait carnage sur tout. De notre cauté ou nous avons fait la décente, nous avons enpli un marais salan de morts; il pouvoit bien en avoir 400; plus des notre que des leur. Le même jour nous avons