Une mission en Vendée, 1793

320 UNE MISSION EN VENDÉE, 1192.

voulu conquir toute l’Ile; les armées se sont rassemblée a la fausse; nous avons marché sur Noirmoulier, nous avions trois lieux a faire nous arrivons a bonnheure a portée de canon. On nous envoya un parlemantaire. Cétoit un husard alleman qui aportait au représentant du peuple une capitulation dans les formes. Nos generaux n’an vouloient point, mais les représentans du peuple laccéptère a condition qu’il déposeroient leur armes en fessau et qu’on les ferait prisonnier. Les voila bien contant. Ils étoient environ onze cent. Nous les prenons et les faisons tous entrer dans l’église, bien gardé. Nous découvrime Délbec leur générallissime, qui avoit étté près Cholet, et n’étoit point encore guéri. Le général Guilmet et moy lui demandâmes ce qu’il pansoit. Il nous répondit en ces termes : « Je suis soldat comme vous pourez lêtre, jay embrassé un party, il est malheureux pour moy qu’il se soit trouvé mauvais. Si je n’étois mourant je aurait taillé peut-être plus douvrage que vous n’an auriez pu faire. Si jeusse eu 10 000 soldats des troupes que vous commandez, avec la mienne, je vous aurais détruit, je vous auroil détruit encore 200000, et vous nauriez pas eu la Vandée. Je vous ais battu a Montaigu, c’est que je vous ais surpris, et que jaitois daccord avec des chefs des armées. Vous m'avez battu a Mortagne, jay été trompé par mes soldats. Jay pris Noirmoutier; il métoit vandu trois mois davance. Vous venez de le reprandre, c’est que mes soldats nont plus voulu mobeir; en croyant se sauver, ont vandu leur chef, sans cela vous noriez pas eu lille a si bon compte. Charette et Catilinière sucomberont comme moy pas que ses soldats cesseront de lui obéir. Je sais que tout ce que vous prenez dans lille périra, moy a la tétte; ne cherchez point a me sonder pour maracher quelque secret : il nan sortira auqun de mon cœur, Faite moy périr quand vous voudrez. » — Son affaire fut bientot faite et de suilte nous expédiâme les brigans et les chefs que nous tenions dans l’église. Nous en eume pour deuxjours. Nous sommesorli de la pour faire une sortie dans la Vandée don nous ne sommes pas encore quitte. IL y a huit jour, en ramassan le blés dans la campagne, un volontaire voit une poulle. Il lui prand envie de courir après. Cette misérable poulle entre dans un sellier se cacher sous un pressoir. Le volontaire qui navoit rien pour souper, ne voulait pas revenir sans lavoir attrappée et en lassant trouve un homme.