Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 31

ponsabilité glorieuse que tous les patriotes doivent

appeler aujourd’hui sur leurs têtes par le serment solennel et sacré de sauver la patrie. Vous avez voulu, par le récit des traits héroïques, et souvent ignorés, de

nos marins, de nos soldats, de nos concitoyens, allumer

entre eux une émulation généreuse, et les faire tous à l’envi concourir au triomphe de la liberté. Heureux _ d’être associé à cette patriote entreprise, je vois, dans le succès de nos efforts, leur plus douce récompense. — Je vais vous transmettre aujourd'hui les détails d’une de ces fêtes touchantes où les élans du patriotisme, se développant avec énergie, annoncent que la liberté ne peut périr pour nous et que le bienfait de la régénération de la France doit s'étendre aux autres peuples du monde. Notre escadre languissait oisive dans la rade de Brest : la voix de la République l'appelle sur les mers. Elle allait apprendre à l'Océan à respecter le pavillon tricolore, quand tout à coup un mouvement insurrectionnel, habilement ménagé par les anarchistes soudoyés de Brissot et de Pitt, la forca de rentrer honteusement dans le port. Les braves marins frémirent d'indignation et résolurent de venger leur honte. La Convention Nationale leur envoya deux de ses membres pour les délivrer des traîtres qui s'étaient glissés dans leur sein et rendre plus brülants en eux le sentiment de l’honneur et le désir d'affronter les périls pour expier une faute, qui n’était que l'effet d’un fatal, mais excusable égarement. Prieur de la Marne et Jean-Bon-Saint-André se réunirent à leurs collègues Bréard et Tréhouard pour aller à bord des différents bâtiments et visiter les équipages. Ils commencèrent par ceux qui s'étaient le plus mal conduits et auxquels ils devaient faire entendre la voix sévère de l’indignation nationale. C'était le jour de la justice et de la vengeance; un sombre nuage cou-