Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 69

voudraient se joindre aux rebelles fussent contenues. Il serait infiniment dangereux, vu leur mauvais esprit et le grand nombre de bois et forêts qui offriraient des retraites favorables aux brigands de ne pas prendre les mesures les plus actives pour prévenir sinon leur approche, puisqu'ils ne sont déjà que trop près de nous, du moins leur dispersion dans ces contrées; au moyen d'une dispersion de nos forces telle à peu près que je viens de l'indiquer, l’armée chrétienne, qui ne compte guère, à ce qu'il paraît du moins, que dix ou douze mille soldats, sera bientôt détruite, et les catholiques brigands auront ici leur tombeau. Je viens d'écrire à Carrier et à Pocholle. Écris-moi, je t'en prie. Si j'avais ici une compagnie de cent volontaires montagnards de Lorient, avec un pareil nombre de Spartiates déterminés, il y aurait plus d’une bonne expédition à faire. Les brigands ont abandonné Dol et sont à Pontorson.

« Nos prisonniers de Dinan sont ici à bord d'un bâtiment. Je veillerai à ce qu’il n'en échappe aucun, et rendrai les capitaines des vaisseaux qui les gardent responsables. Ils demandaient des souliers au conseil de la commune, qui délibérait sur leur demande; j'y ai été : j'ai dit que nos frères, les soldats de la liberté, manquaient de souliers, et j'ai fait passer à l’ordre du Jour. Je vais désigner une maison sûre et bien gardée pour les prisonniers malades. Demain je fais la visite de tous les postes et passe la revue des corps. Leur esprit est bon; il y a un brave commandant dans la place. Je rappelai hier au club l'engagement qui lie quinze cents citoyennes et neuf cents citoyens de Saint-Malo de répondre à la République française de leur portet de leur ville. Je leur ai dit que, l'ayant pris avec eux, je venais avec eux le remplir. Ils le renouvelèrent. Ils m'ont demandé à changer le nom de leur ville, et je leur ai