Une séance au Parlament anglais en 1791 : discourt prononcé à la rentrée de la Conférence des Avocats le 22 décembre 1879
= bi personnalité des champions en présence, l'amitié presque légendaire de Burke et de Fox, la rivalité naissante de Fox et de Pitt, devaient ajouter un puis-
sant intérêt.
La séance ouverte, Burke eut immédiatement la parole.
Le principe général du bill devait, avant. tout, préoccuper le parlement. On allait faire une législation pour un peuple éloigné : la Chambre avait-elle le droit de la faire?
« Il existe, dit Burke, un nouvel ordre de choses ; « des droits, vulgairement appelés les droits de « l'homme, ont été apportés et vantés en Angleterre. « Ces droits veulent que l’homme, libre par droit de « nature, continue à l'être dans l’état de société « Si cela est, la Chambre n’a aucun pouvoir sur les « habitants du Canada, si ce n’est de leur recom« mander de choisir librement une constitution. »
Et alors, après avoir affirmé pour l'Angleterre le droit de régir une colonie qu’elle a conquise, Burke déclare que la Chambre doit donner au Canada le meilleur gouvernement possible :
« Serait-ce celui que la France s’est donné? Cette « constitution fondée sur des principes diamétra« lement opposés à ceux de la constitution anglaise; « qui ne s'en rapproche par aucun point, et en dif« fère autant que la sagesse difière de la folie, le vice « de la vertu? Une constitution fondée sur ce qu’on