Variétés révolutionnaires

LE CAMP DE JALÈS 171

régiments royalistes de Montpellier. Mais, dès le lendemain, le procureur-syndic d'Aubenas, averti par quelques-unes des personnes chassées de la réunion de Jalès, mit au courant de ce qui s'était passé le directoire de l'Ardèche. Celui-ci interdit au comité royaliste de se réunir, défendit les fédérations de gardes nationales et dénonça les conspirateurs à l'Assemblée. Le 2 septembre, le comité des recherches était saisi de l'affaire ; le 8, Sillery présentait un rapport circonstancié qui approuvait la conduite du directoire de Privas, défendait aux gardes nationales de se réunir sans autorisation et ordonnait des poursuites contre les meneurs de Jalès. Ces poursuites n’eurent pas lieu.

Le comité insurrectionnel continua son œuvre et se mit en rapport avec les princes émigrés. En octobre, il lançait dans le Vivarais et dans les Cévennes un écrit imprimé clandestinement au château de Bannes, appelant les royalistes aux armes « pour la cause de la religion et de la monarchie, contre les usurpations de l'Assemblée soi- , disant nationale ». C'était une déclaration de guerre à la Révolution. Pendant ce temps, le chanoine de la Bastide et l'abbé Claude Allier parcouraient les villes du Midi pour recruter des adhérents, et correspondaient avec les émigrés de Coblentz. Les officiers de troupes régulières appelées par le directoire de l'Ardèche et cantonnées dans la région de Jalès, fermaient les yeux et faisaient même des vœux pour les insurgés. Ceux-ci se décidèrent