Variétés révolutionnaires

LE CAMP DE JALÈÉS 173

le major comte de Saillans, encore fidèle à la nation, et que nous verrons, l'année suivante, à la tôte de l'insurrection du Vivarais. D'Albignac forma trois colonnes pour cerner les insurgés. Les royalistes, déployant le drapeau rouge (le drapeau de la loi martiale et de la guerre civile) occupaient SaintAmbroix, à trois lieues environ à vol d'oiseau au sud de Jalès. Is y furent rejoints par un bataillon des gardes nationales de Largentière, envoyé par la municipalité catholique de cette ville et commandé par Chastanier de Burac, ancien major de la marine, homme modéré, intelligent et énergique. Cet officier vit du premier coup d'œil combien il fallait peu compter sur ces bandes indisciplinées, composées en grande partie de paysans médiocrement soucieux de se battre pour un principe que leur esprit inculte ne saisissait pas très bien. Chastanier agit en homme de sens et en patriote ; dans ‘une proclamation il expliqua à ces égarés que ni le roi ni la religion n'étaient menacés, et il les engagea à rentrer tranquillement chez eux. Il fut vite obéi par la plupart des fédérés. Les membres du comité de Jalès, consternés en voyant la tournure que prenaient les événements, essayèrent en vain de retenir leurs contingents. Quélques centaines d'hommes seulement restèrent avec l'abbé de la Bastide. Les colonnes de d'Albignac approchaient : quad elles arrivèrent à Jalès, sans tirer un coup de fusil, le château était vide : tous les royalistes avaient disparu, Aussi, le 3 mars, à l'Assemblée AUX