Variétés révolutionnaires

184 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES

nal de police de l'Hôtel de Ville, pour s'y entendre condamner à uneréparation d'honneur,à l'impression de cette réparation et à l'affichage à trois mille exemplaires, le tout aux frais de la partie adverse et sans préjudice de trois mille livres de dommages-intérêts pour afteinte portée à sa considération. Camille, dans sa réponse, traita son adversaire d'ingrat, lui rappelant quel honneur il lui avait fait en le qualifiant, dans son prospectus des Révolutions, de « représentant du pouvoir exécutif », par une plaisanterie qui sentait bien son procureur général de la Lanterne. Sanson invoquant l'arrêt du conseil, du 12 janvier 1787, qui interdisait de lui donner le nom de « bourreau », nom désagréable à porter surtout à une époque où l'exécuteur des hautes-œuvres avait pour mission non seulement de tuer mais d'appliquer les plus horribles tortures, appelait devant le tribunal de police, avec Camille Desmoulins et pour les mêmes motifs, Beaulieu, rédacteur de l'Assemblée nationale : Gorsas, du Courrier den Paris: Prudhomme, l'éditeur des Révolutions de Paris; les dir recteurs de l'Espion de Paris dans les provinces et du Publiciste français. L'avocat Maton de Lavarenne défendit les prétentions de Sanson et publia son plaidoyer sous forme de mémoire à nos seigneurs de l'Assemblée nationale. Maton protestait contre le préjugé attaché à une profession « malheureusement utile et nécessaire », et diffamait violemment les journalistes qui avaient mis en cause son irascible client, en accumulant force arguments tirés du Pen-