Variétés révolutionnaires

LES RÉCRIMINATIONS DE MONSIEUR DE PARIS 185

tateuque, d'Aristote et de Cicéron. Il invoquait enfin, comme circonstances atténuantes pour les exécuteurs des arrêts criminels leurs connaissances en chirurgie et en botanique et les soins médicaux donnés par eux gratuitement aux citoyens de toute classe. On voit que Joseph de Maistre n'a pas inventé l'apologie du bourreau. La cause, renvoyée le 16, fut jugée à l'audience du 27 janvier, et les adversaires de Sanson se virent condamnés aux frais de l'instance et à l'insertion dans leurs journaux respectifs d’une rectification dont on chercherait vainement la trace dans les Révolutions de France et de Brabant ou dans les Révolutions de Paris.

Si Sanson était susceptible à ce degré quand il s'agissait seulement d'amour-propre professionnel, on devine de quelle façon, trois ans et demi plus tard, lorsque,malheureusement,nos discordes civiles lui eurent fait un rôle si actif dans la République, il accueillit le décret du 13 juin 1793 rognant les ongles aux exécuteurs des jugements criminels. Ce décret ne maintenait qu'un bourreau par département et fixait son traitement à 10,000 livres pour Paris, à 6,000 pour les départements dont le chef-lieu comptait plus de cent mille âmes, et à 4,000 et 2,400 pour les autres. Tout le casuel des exécuteurs était supprimé, en particulier le « havage » ou droiït de prélever une poignée des grains et des fruits mis en vente dans les marchés. À cause de l'imfamie de son métier, le bourreau ne pouvait toucher les marchandises, et le droit s’exerçait au moyen d’une cuiller