Variétés révolutionnaires

LES RÉCGRIMINATIONS DE MONSIEUR DE PARIS 187

ries, des remises, grevées de 900 livres d'impôts. Il faut encore compter la nourriture et l'entretien d'une nombreuse famille. Comment nouer les deux bouts avec un traitement si parcimonieusement réduit ? En province, les frais sont aussi très considérables, et soixante-quinze exécuteurs de départements ne toucheront que 2,400 livres ! Comment payeront-ils leurs aides ? Car il faut des serviteurs à l’année, les gens non gagés refusant un tel service. Les déplacements sont fréquents: la peine de l'exposition (appliquée par le code pénal aux faussaires et abrogée seulement en 1848) demande trois jours, aller et retour. Or, les aubergistes ont la mauvaise habitude de ranconner extraordinairement les bourreaux, à cause du préjudice que la présence de ces fonctionnaires d'un ordre spécial cause à leurs établissements. L'article 6 du décret n’accorde que 600 livres de retraite aux exécuteurs mis en disponibilité. Sanson s’attendrit en défendant ces malheureux, presque tous chargés de famille. « Lisez dans vos cœurs, citoyens représentants. Vous y verrez que le préjugé attaché à l’état d'exécuteur est encore trop profondément gravé dans l'esprit public pour en être effacé de sitôt et qu'il se passera encore bien du temps avant que la philosophie des républicains foule aux pieds ce préjugé dont les exécuteurs sont et seront encore longtemps les victimes. »

L'éloquent pétitionnaire, « sensible » comme un disciple de Jean-Jacques, voulait apitoyer la Con-