Variétés révolutionnaires

186 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES

de fer-blanc. Les exécuteurs laissés sans place par le décret du 13 juin étaient nombreux, car l’ancienne monarchie avait multiplié ces fonctions sans mesure. Ils recevaient un secours annuel de 600 livres, comme pension de retraite, en attendant que des vacances permissent de les replacer.

Sanson fit-il appel à Maton de Lavarenne, son ancien avocat, ou prit-il la plume lui-même entre deux exécutions? En tout cas, il adressa immédiament à la Convention une pétition pour protester contre le nouveau décret, en son nom et au nom de tous ses confrères de France. Le document est curieux : « Les exécuteurs des jugements criminels de la République, après avoir renouvelé le serment de la maintenir une et indivisible et de sacrifier tout pour son soutien », déclarent que le décret du 13 juin les met dans l'impossibilité absolue de continuer leurs fonctions. Sanson, en réalité, ne s'occupe guère que de lui. A tout seigneur tout honneur. À Paris, le nouveau traitement est de 10,000 livres, sans casuel, Or, les bourreaux de Paris jouissaient de père en fils d'une solde fixe de 16,000 livres, et leurs « mémoires » s'élevaient bon an mal an, à 20,000 ; en tout, 36,000 livres. A ce prix, la dynastie des Sanson y était encore de sa poche. En effet, la charge d'exécuteur dans la capitale exige, d'après la pétition, cinq «commis » à 800 livres, blanchis, éclairés et nourris ; trois voitures, quatre chevaux ; trois charretiers à 900 livres et deux à 600. En outre, l'emploi comporte nécessairement une maison, des écu-