Vergniaud : 1753-1793
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coupable de conspiration contre la liberté et la sûreté nationale. Il ne m'est pas permis aujourd’hui d’hésiter sur la peine. La loi parle, c'est la mort (1). » Et il crut ainsi avec Carnot, avec Ducos et Fonfrède, avec Gensonné, avec Lakanal, remplir envers son pays un impérieux et cruel devoir. *
Erreur funeste, car il manqua, sans parvenir à ébranler la religion monarchique, à cette sainte humanité, dont il invoquait si souvent les imprescriptibles droits, car le 21 janvier consomma la résurrection de la monarchie tuée au 10 août, car enfin le supplice du roi ouvrit à la mort la vaste carrière où elle faillit ne pas s'arrêter.
Ce procès avait à peine apporté quelque trève à la lutte engagée entre la Montagne et la Gironde. Les événements extérieurs, un hiver glacé, la misère, la tyrannie de la Commune et enfin l'ambition croissante de Robespierre vont lui imprimer une violence nouvelle et précipiter son dénouement.
Tandis que la guerre était déclarée à l'Angleterre et à l'Espagne, nos troupes attaquées à l'improviste avaient abandonné les portes d'Aix-la-Chapelle et dix mille hommes avaient fui, sans s'arrêter, jusqu’à ce qu'ils aient revu la France. A l'intérieur, la Vendée ne pouvait plus être contenue, le feu de l'insurrection éclatant de nouveau après la mort du roi, était devenu une vaste conflagration, el les paysans, avec leur sombre fanatisme, fondaient sur nous comme un tourbillon, gagnant bataille sur bataille. A Paris enfin, le peuple poussé par la détresse et la faim avait pillé dans différentes rues. Aussi, le 9 mars, le maire, accompagné du Conseil de la Commune, se présentait
(1) VaTEL, Vergniaud, Manuscrits, lettres, t. 1