Bitef

aleksandar

tvardovski

1910-1971

(1950 — 1960); i nastavka cìklusa o Vasiliju Tjorkinu, »Tjorkin na onome svetu« (1963), u kome je u prikazu onoga sveta stvorio grotesknu viziju Staljinovog vremena, ali je i üblažio

narodnim humorom i narativnim stihom. U poeziji se Tvardovski nadovezuje na Nekrasovljevu tradiciju, oslanja se na usmenu poeziju, narodni jezik i dosetku, razvija gotovo prozaiénu narativnost u veoma jednoliénim, tradicionalnim ritmovima.

(Iz Knjizevnog leksikona, »Strani pisci«, Školska knjiga, Zagreb, 1968)

vassili

Le héros du magnifique poème Tvardovski s’est fait entendre plus d’une fois sur la

scène des théâtres soviétiques. Le Théâtre Mossoviet a puisé â deux reprises dans ce »livre du soldat«. A chaque fois, la

terkine

version scénique du poème était non pas une simple transposition de ses motifs, mais un essai de nouvelle lecture du texte avec »des yeux nouveaux, des yeux d’aujourd’hui «, La composition de K. Voronkov sur laquelle repose la représentation montre, comme à un état condensé, toute la grandeur et la richese intérieuse du principal héros du poème. Elle permet aux acteurs non seulement de jouer tel ou tel autre personnage mais aussi d’exprimer l’attitude de l’auteur et leur attitude propre à l’égard des événements ; elle leur permet, là od il le faut, de commenter ces événements, de réfléchir sur le sens, la substance de la vie et de la vérité sur l’homme, si amère qu’elle soit. Dans le spectacle du Mossoviet, Vas sili Terkine revient en quelque sorte à ses prototypes, les soldats de la Grande Guerre Nationale dont chacun pourrait à juste titre porter le nom de héros. Tels ils sont dans la pièce, ces sept soldats,

Ruski pesnik, poreklom na se la. Bio je dopisnik u

drugom svetskom \atu. Kao urednik éasopisa » Novi mir « ima znatnu ulogu u

savremenom sovjetskom knjizevnom životu, orijentisuéi éasopis

prema realistiékim tradicijama, ali i prema ulozi koji je ruski realizam igrao u drustvu. Kao pesnik, tvorac je poema: »Zemlja Muravija «, 1936, odnos seljaka prema kolektivizaciji; ciklusa o prostosrdacnom, ali

požrtvovanom sovjetskom vojniku, » Vasiliju Tjorkinu « (1941 — 45); publicistiéko-refleksivne poeme u kojoj dodiruje mnoga pitanja sazrela poste Staljinove smrti, »Za daljinom daljine«

sept Terkine qui se soutiennent mutuellement, se défendent les uns les autres, périssent pour sauver la Patrie et ressuscitent pour combattre l’ennemi. Ce spectacle est une suite de scènes liées, cimentées par le récit du sort de l’homme à la guerre. Dans chaque épisode Terkine est joué par un autre acteur. Ainsi, dans la première scène après le prologue (»le Passage«) Terkine est campé par O. Chtchetinine, dans la deuxième (»l’Accordéon«) par V. Boutenko, dans la quatrième (»le Duel«) par I. Kouz'menkov, etc. De même que dans le poème, il n’y a pas dans la pièce d’action comme il

est convenu de l’entendre. Les jours de guerre passent avec leurs attaques inattendues et leurs moments d’accalmie. Voilà pourquoi, d’une façon tout à fait naturelle, avec la rigueur interne du cours des choses et des événements, la danse alerte, pleine de tempérament exécutée par les soldats dans »/’ Accordéon« est suivie de récits sur la vie des soldats dans »le Wagon«, puis de la scène lyrique de la méditation de Terkine (»Qui a tiré?«) et enfin de l’épisode dynamique de sa lutte contre la mort (»le Soldat et la Mort«).

Il y a également dans ce spectacle une sorte de concert d’artistes venus au front pour renforcer le moral des soldats. L’épilogue, après »Sur Berlin«, une scène piene d’expression et d’énergie, est comme le couronnement du spectacle

et un hommage rendu à l’auteur du livre sur le soldat, le remarquable poète Alexandre Tvardovski.

La représentation est donnée dans un cadre scénique très simple. Tous les événements se déroulent sur une petite plate-forme en bois et seuls de grands troncs de pins s’élevant sur le fond concrétisent un peu le lieu de l’action. Les années de la guerre sont évoquées également par la musique composée de chansons et de mélodies de cette époque. L’accordéon et le fusil présents sur la scène tout au long de l’action sont sans doute les symboles les plus expressifs de l’oeuvre.

Tout comme dans le poème, il y a dans le spectacle beaucoup d’humour simple et optimiste, de plaisanteries dont les hommes ont tant besoin dans les moments les plus difficiles de la vie. Mais l’essentiel c’est que l’austère vérité de la poésie d’Alexandre Tvardovski reste vivante dans cette oeuvre.

Lorsque lauri Zavadski me proposa ce travail je compris que cette proposition était dictée non seulement par le désir de maintenir au répertoire peut-être la meilleure oeuvre sur la Grande Guerre Nationale mais aussi par celui de trouver une nouvelle forme de spectacle à l’étape nouvelle de développement du théâtre. Ma conception n’a pas vu le jour tout de suite. J’y suis venu après beaucoup de temps, j’avais de nombreux doutes. Notre Terkine ne pouvait

décevoir. Je savais parfaitement une chose: l’essentiel était non pas d’atteindre une authenticité de moeurs mais de montrer par des moyens poétiques l’héroisme du soldat soviétique.